Category Archives: PVT

Our Yukon Quest

Long blanc sur ce blog depuis le dernier post mais c’était pour mieux vous faire patienter pour ce qui suit…

On vous avait quitté la dernière fois sur la portion de Yellowhead Highway reliant Jasper à Prince Rupert, où kilomètre après kilomètre et ours après ours, nous sommes finalement arrivés à la jonction avec la Cassiar Highway (Highway 37), cette route solitaire du Sud au Nord de 750 km nous permettant de relier en quelques jours la mythique Alaska Highway, l’ultime voie vers le Grand Nord…

La route est paisible, offre des panoramas imprenables sur les montagnes et les glaciers environnant et l’explosion de fleurs sauvages sur le bas côté nous font presque croire que quelqu’un les a planté là, pour le plus grand bonheur des voyageurs comme nous.

Après quelques 150 kilomètres vers le Nord, nous tirons vers l’Ouest pour rejoindre Stewart BC, mais aussi son homologue américain en Alaska : Hyder ! Et oui nous y sommes, notre première touche avec cette terre d’aventure, dans l’extrémité Sud de la péninsule, au coeur d’une côte déchirée, parsemée d’îles aux sommets enneigés et arborant de fabuleux glaciers…

C’est précisément pour l’un d’entre eux que nous avons fait le déplacement, le Salmon Glacier, en Colombie Britannique, un monstre se divisant en deux langues de glace et n’étant accessible que par une ancienne route minière non bitumée au départ de Hyder… Et qui dit route non bitumée dit conduite à vitesse réduite car nous sommes en haute montagne, les abords ne sont pas protégés et vous plongent dans un ravin de plusieurs centaines de mètres où coule la Salmon River, les véhicules vous précédant soulevant aussi des nuages de poussière dignes d’un Paris-Dakar !

C’est tout de même 35 km sur cette route qui vous attendent avant de pouvoir atteindre le Salmon Glacier, où un point de vue absolument incroyable vous tend les bras… Les images se passent de commentaires tant le lieu est particulier et respire l’extrême.

En se penchant sur le décor, on apercevra un sentier au loin semblant descendre vers le glacier et son immense langue… Ni une ni deux, nous continuons jusqu’à l’intersection et laissons le camion sur le bord de la route avant de nous engager à pied sur la piste à moitié effondrée menant nous ne savons où, bref elle descend ! On passe devant un campement sauvage établi par un voyageur solitaire au sein d’un ancien site d’exploration minière, puis on continue de manière abrupte vers ce qui s’avère être les pieds du monstre, des icebergs hallucinants se décrochant du mur de glace dans une rivière aux couleurs froides, très froides… On se sent vraiment petits et humbles face à ce géant grondant de toutes parts et libérant des mètres cubes de glace dont la taille visible à l’oeil nu avoisine la dizaine de mètres !

En revenant sur nos pas, on prendra la route en sens inverse (c’est un cul de sac) pour s’arrêter à Fish Creek, une plateforme d’observation au dessus de la Salmon River où des ours en quête de nourriture viennent chasser le saumon. On verra les saumons, mais… Pas d’ours cette fois ci ! Sinon pour revenir sur les saumons ces derniers sont impressionnants (et particuliers à cette rivière), avec des tailles de 75cm à plus d’un mètre… De beaux poissons qui ne font pas saliver que les ours !

On restera deux nuits sur Stewart sans omettre de goûter le fameux Everclear au Glacier Inn, un alcool pur à 95% qui ferait pleurer un motard tatoué :D Nous avons repassé la frontière les yeux pétillants mais l’haleine fraiche !

Ce n’est qu’après avoir quitté Stewart que nous verrons un joli panneau portant la mention : Highway 37 North - Closed ! Un petit demi tour s’imposera pour vérifier si nous n’étions pas encore sous l’effet de l’Everclear mais non, la route est belle et bien fermée… Tant pis on continue avant d’en savoir plus vers le Nord et à la première station service, on apprend qu’un feu de forêt dure depuis 5 jours à 80 km de la frontière du Yukon, et qu’il n’y a malheureusement qu’une route :D L’alternative : Rebrousser chemin jusqu’à Prince Georges pour reprendre l’Alaska Highway de son début, soit un détour de 1500 km… Ahah :D

On est têtus et on a pas trop le choix donc on continue la route jusqu’à Dease Lake où on apprendra que des convois organisés sont escortés à travers le feu, qui s’étend sur une bonne cinquantaine de kilomètres. Le prochain convoi est prévu le lendemain à 9h (un par jour selon l’état du feu), donc on se lèvera à 5h du matin pour prendre la route vers le barrage routier et être présents à temps. Arrivés à 8h50, on se dit ‘ouf, on a trop géré le temps’, ce n’est qu’après une discussion avec le service de sécurité qu’on apprend que l’heure est approximative, et que le convoi ne partira pas avant le feu vert (ahah) des pompiers… 5h plus tard, nous voici toujours dans le van au milieu d’une foule de touristes comme nous patientant calmement, soumis à cette fatalité naturelle quasi-indomptable…

Le convoi démarre finalement à 14h, et passe à travers la forêt fumante dans laquelle les bas côtés de la route brûlent encore, et où nous nous obligeons à porter un tissu devant le nez et la bouche pour ne pas s’asphyxier. Pour ajouter du piment à ce passage on se trouve juste derrière un camion citerne de propane portant la mention ‘Highly Flamable’, Ahah again.

On sortira du feu sains et saufs pour rejoindre l’Alaska Highway en faisant un petit retour arrière vers Watson Lake, où se trouve l’originale et mythique Signpost Forest, une forêt de panneaux de signalisation de toutes sorte arrachés à leur ville natale où tout simplement laissés en souvenir par des touristes de passage… A part ça pas grand chose à contempler dans la ville, et c’est la raison pour laquelle nous mettrons les voiles vers Whitehorse, dès la nuit suivante.

Whitehorse, c’est un peu notre camp de base pour explorer le Yukon et l’Alaska, une ville de 25000 habitants sympathique où est concentrée 80% de la population humaine de la province, une ville non sans charme à notre goût avec tous les commerces qu’on pourrait trouver dans une grande ville et un penchant pour les activités de plein-air bien marqué. La population est vraiment jeune et enjouée dans les endroits qu’on a fréquenté, bref une ville qu’elle a l’air pas mal chouette pour le coin !

Après avoir imprimé quelques annonces pour vendre le van (et oui il est temps !), nous avons donc placardé celles ci dans tous les endroits fréquentables de la ville, cafés, supermarchés, auberges, visitor center… Ça nous a pris pas mal de temps et d’énergie mais on verra les retombées prochainement, car on a aussi passé des annonces sur le net, dans les journaux etc…

De Whitehorse nous nous sommes dirigés vers le parc national de Kluane, au niveau d’Haines Junction, afin de voir quelles étaient les possibilités d’explorer le Kaskawulsh, un immense glacier situé au sein même du parc… Malheureusement, les sentiers de randonnées offerts dans ce parc sont quelque peu extrêmes, et celui se rendant aux pieds du Kaskawulsh fait 25 km allé simple, soit deux voir trois jours de randonnée bien équipés si l’on veut monter sur les hauteurs et avoir une vue plus panoramique du lieu… L’alternative, prendre un petit Cessna au départ de Haines Junction pour survoler l’endroit et profiter d’une expérience mémorable, mais nous y reviendrons plus tard…

Plus tard car nous avons d’abord décidé de nous rendre à Haines, en Alaska, pour explorer ce lieu mythique où se trouve la Chilkat Bald Eagle Preserve, un lieu unique où se rassemblent quelques 3500 aigles durant la saison hivernale, et dont les nids peuvent atteindre la taille d’un pickup truck ?! Bon là c’est pas la saison mais après une petite balade près du lac Chilkoot, on aura l’immense privilège de croiser à moins de 5 mètres une femelle Grizzli accompagnée de ses deux petits, passant sur le parking où l’on s’était garés pour rejoindre la rivière et cueillir le saumon frais, à la grande déception des pêcheur à la mouche obligés de suspendre toute activité…

La Haines Highway est aussi une destination en elle-même : traversant le Yukon, la Colombie Britannique et l’Alaska, on passe des montagnes à de hauts plateaux pour se rendre aux pieds de glaciers majestueux se jetant directement dans l’océan à quelques kilomètres de là, comme dans le surréaliste parc national de Glacier Bay.

On voulait d’ailleurs faire un tour en ferry depuis Haines vers Glacier Bay, mais aucun bateau à notre plus grand désarroi n’organise d’excursion dans le secteur, tous partant de Skagway ou de Juneau plus au Sud… C’est là qu’on a décidé de revenir sur Haines Junction, le temps n’étant pas au beau fixe voire extrêmement nuageux sur Haines, pour tenter le lendemain un vol en avion au dessus du Kaskawulsh…

C’est chez Sifton Air que nous avons pris place dans un Cessna vêtu de rouge et de jaune, avant de nous élancer sur un itinéraire bis du plus bel effet (le temps au dessus du Kaskawulsh étant menaçant) au dessus du Dusty Glacier et du Lowell Glacier, ce monstre de glace dont la langue fait 70 km de long pour 6 km de large ! Autant vous dire que ce vol reste le moment le plus fou de ce voyage, les points de vue étant pour le coup sensationnels, un bleu d’une rare intensité est emprisonné dans la glace et le pilote vole à très basse altitude pour qu’on puisse profiter des moindres détails, on verra même un Grizzli mâle depuis le cockpit !

La suite du parcours a été un peu chaotique… On avait un plan : monter en Alaska jusqu’à Tok en longeant le parc national de Kluane et les montagnes du parc Wrangell-St Elias, puis bifurquer vers l’Est en passant par Dawson City (la ville mythique de la ruée vers l’or du Klondike) et un détour sur la Dempster Highway pour admirer le Tombstone Territorial Park.

Après des kilomètres et des kilomètres sur l’Alaska Highway où on a cru plier le châssis du van tellement la route était défoncée, on est arrivés au poste frontière américain de Port Alcan où on nous pose les traditionnelles questions :

- Des armes à feu ?
- Non
- Des agrumes ou des légumes frais ?
- Non (mais si en fait)
- De l’alcool ?
- Non (mais si en fait)
- Vous allez où ?
- A Dawson City en passant par Tok.
- Vous voulez prendre la Taylor Highway ?
- Oui c’est ça !
- Ben elle a été balayée par un orage y’a quelques jours, ça fait la quatrième fois cet été. Vous devez revenir à Whitehorse et prendre la Klondike Highway… Ou alors allez à Tok car ils organisent parfois des convois pour traverser la route au milieu des engins de chantier.
- Ok on va à Tok, après le feu en Colombie Britannique ça devrait passer !

Pas vraiment le choix puisque faire un détour de 1500 km pour aller à Dawson au vu du prix de l’essence, ça ne nous a pas laissé d’alternative. Nous nous sommes donc rendus à Tok, où il n’y a absolument rien hormis des RV Parks et des campings. Au visitor center, on aura la malchance d’apprendre que le prochain convoi ne partirai pas avant 5 jours, le temps de réparer la route… Echec donc, l’Alaska faisant deux fois la superficie du Texas et arrivant sur la fin du budget vacances, on ne pouvait pas s’offrir le luxe de tirer jusqu’à Denali où Valdez plus au Sud pour une excursion dans la baie du Prince William Sound… Une raison de plus pour revenir une prochaine fois, c’est certain !

La suite, certains d’entre vous la connaissent déjà puisque nous sommes rentrés sur Whitehorse vendre notre cher destrier, qui a trouvé preneur en la personne de Dona, et qui n’est autre que la propriétaire du Beez Kneez Backpackers, l’auberge de jeunesse ho combien renommée dans le secteur, si ce n’est pas la seule où presque. Bon on vous avoue qu’on a pas fait une transaction terrible puisqu’on était pressés, mais Dona s’est rattrapée en nous offrant une nuit dans son RV park au dessus de la ville, et un repas no limit dans son restaurant ‘The Klondike : Ribs & Salmon’ où nous ripaillerons à cœur joie de ragoût de caribou et de boeuf musqué !

Tout ça la veille de l’anniversaire de Marine, puisque c’est le lendemain que nous avons pris le Greyhound pour rentrer sur Montréal, 90h de bus avec 6 transferts de 45 minutes, autant vous dire qu’on a encore le cul tassé ! Sinon après 22000 km de route, la traversée du Canada d’Ouest en Est n’est pas la meilleure partie, surtout en bus, mais on retiendra sur le trajet le Saskatchewan et ses plaines agricoles de blé infinies, la portion d’Ontario longeant le lac supérieur qui est elle aussi magnifique… Le meilleur reste évidemment le grand ouest et le Québec of course, surtout dans l’extrême Est de la Gaspésie et la magnifique région de Charlevoix !

A Montréal nous avons pris racine encore une fois à l’auberge alternative dans la vieille ville, le temps de faire les démarches de clôture de comptes bancaires, assurances diverses et téléphone mobile, le temps aussi de passer voir les collègues et amis laissés derrière nous et qui vont nous manquer c’est sûr ! On a une pensée spéciale pour Julien, Stéphanie et Noah, qui se sont installés dans un nid douillet absolument magnifique, et qui continuent à vivre l’aventure d’expat au Québec, la vraie, la longue, mais la magique…

Le vol du retour a été un poil mouvementé et nous étions chargés comme des mules, chacun avec son petit excédent de bagages de 6 kg chacun sur une franchise de 2*23kg chacun aussi, et surtout une guitare qu’on a cru avoir perdu mais qui est arrivée avec un petit peu de retard sur Toulouse…

Voila voila, il est temps de repartir à la conquête de nouveaux horizons puisque nous devons déménager sur Grenoble très prochainement, le temps pour nous de nous retourner mais surtout de profiter de la famille et des amis, du pain du vin et du boursin…

Let’s Move To North America.

PS : Alors bien évidemment tout n’est pas terminé, ce blog vivra encore quelques temps puisqu’on rapporte de ce voyage un petit millier de vidéos, qu’il faudra monter et vous faire partager sur la toile… Ne perdez donc pas le fil, ce n’est que le début !

Going North

Américains, Canadiens, Français, bonjour !

Que de retard, que de retard…mais que de choses vécues ! Des océans traversés, des frontières, des décalages horaires, bref remettons nos pendules à l’heure…

Nous nous étions quittés dans la brume de l’Orégon et sa longue route cotière, la 101, quand nous avons mis le cap vers le nord en direction du Parc National d’Olympic dans l’état de Washington. Nous sommes donc remontés vers la ville d’Aberdeen où les dessins et photos ornant les vitrines des magasins, nous ont rappelé que l’on se trouvait dans la ville natale de Kurt Cobain (wouah).

L’ambiance de la côte est sauvage et impressionnante, ce que ne sont pas les villes, plutôt froides et délabrées. Nous continuerons donc notre chemin vers le Parc d’Olympic, où nous arriverons par le Sud, afin de découvrir de nouvelles plages plus mystiques les unes que les autres. On se croirait une autre saison, dans un autre pays plus fjordesque.

Les fôrets sont denses et verdoyantes, le climat empreint d’humidité rafraîchit l’air de plusieurs degrés et nous roulons vitres fermées pour la première fois depuis bien longtemps (on a même mis le chauffage en plein Juillet) ! Question géographie le parc national d’Olympic comporte trois territoires distincts, des plages aux falaises abruptes de la côte pacifique en passant par la forêt pluviale en aboutissant à des montagnes aux sommets enneigés entourés de glaciers : y’en a pour tous les goûts !

On a donc commencé par visiter ces plages dont la magnifique mais bondée Ruby Beach, puis nous avons continué notre route vers la Hoh Rain Forest pour camper dans le parc et s’imprégner de l’ambiance unique du lieu. On voulait tenter l’ascension du mont Olympe (2428m) mais la randonnée au départ de notre camping faisait 28km allé simple donc nous avons du renoncer (et oui on est pas équipés pour randonner aussi longtemps).

Le lendemain, c’est passage obligé par la petite ville de Forks, où il ne passe pas grand-chose hormis le fait qu’il s’agisse du lieu de tournage de la trilogie ‘Twilight’, et que du coup beaucoup d’adolescents pré pubères arborent curieusement les rues à la recherche de Robert Pattinson ? Bon on l’a pas vu, déçus :D

Par la suite, nous avons mis les voiles dans le secteur de Port Angeles (à ne pas confondre avec Port Argelès dans les Pyrénnées Orientales :D ), lieu de départ de notre ferry pour Victoria, la capitale de la colombie britannique située sur Vancouver Island… Avant de prendre le ferry, on fera une excursion dans le secteur de Hurricane Ridge, d’où nous aurons on panorama magnifique sur les montagnes du parc et où nous approcherons une biche et son faon à moins de 5 mètres (sans les avoir vu au premier abord), pas farouches les bébêtes !

Puis c’est le retour au Canada, un retour par voie maritime mouvementé par des creux impressionnants nous empêchant presque de marcher sur le pont du bateau malgré le grand ciel bleu régnant au dessus de la baie. La vue est simplement exceptionnelle : Parc National d’Olympic d’un côté, Vancouver Island de l’autre et surtout un panorama sur le mont Baker hallucinant semblant sortir de l’océan…

Après un court passage aux douanes canadiennes pour tamponner de nouveau nos passeports, nous ferons une pause à Victoria pour visiter le centre ville et faire du lèche vitrine dans cette cité dont l’architecture ne laisse planer aucun doute : nous sommes bel et bien rentrés au Canada !

Victoria c’est beau, chaleureux, il y a un véritable centre ville et l’atmosphère est décontractée… En arpentant les rues, on s’est faufilés dans une ruelle d’1m50 de large chez un disquaire vendant des posters collectors des années 70, et avec qui nous discuterons et hallucinerons de longs moment sur les pièces qu’il nous montrera ! Evidemment on a pas pu se retenir d’en ramener un ou deux :D

Après une courte pause sur l’île, on reprendra la route vers le Nord pour un second ferry partant de Swartz Bay (au nord de Sidney) et rallier la banlieue sud de Vancouver, sur le continent ! La traversée a été fabuleuse : encore une fois cette vue du mont Baker mais cette fois ci agrémentée d’une colonie d’Orques (les Killer Whales comme ils disent ici) au premier plan qui nous laisse admiratif comme des enfants lors de leur première visite au zoo… sauf que là pas de barrières !

Par la suite, nous avons enclenché directement par la visite de la belle Vancouver et son fameux Stanley Park, offrant des points de vue sur la baie, le port, le downtown et une de ses marinas. C’est vraiment très agréable comme endroit mais si vous vous y rendez ne le faites pas comme nous un Samedi après midi à 15h car les bouchons pour s’y rendre sont juste infernaux…

Le soir même, après une orgie de sushis, nous nous sommes rendus sur la plage donnant sur English Bay, d’où s’est tiré un très beau feu d’artifice dans le cadre d’un festival local. Admirable mais vraiment bondé de monde et c’est peu de le dire.

Une nuit dans le camion plus tard, nous avons poursuivi notre visite et marché environ 10km en ville en passant par le SoMa (South Of Main), le marché local, la marina de False Creek et celle donnant sur Brokers Bay, puis un petit bateau pour traverser et revenir vers Yaletown et enfin le ‘centre ville’ plus commercial sur le Granville Mall où nous avons pu dégoter un fameux exemplaire du Milepost 2010, ce précieux guide sur les routes menant à l’Alaska par les provinces du Nord Ouest et leurs points d’intérêt.

Une fois de plus on s’est donc échappés d’une ville pour retourner aux grands espaces de la Beautiful British Columbia, une pause vidange et changement de filtres bien méritée dans la ville de Merrit (ahah) puis une première halte nature dans le Glacier National Park (le Canadien, pas l’Américain) d’où nous ferons l’ascension du près Hermit, 780 mètres de dénivelés sur 2,8 km de randonnée, autant vous dire que le tracé ne faisait pas dans la dentelle, nos mollets s’en souviennent !

Mais la suée en vaut la chandelle puisque la vue sur les glaciers est imprenable et que le sentier est absolument désert, un luxe dans ce parc pourtant si proche de Banff et Jasper…

C’est d’ailleurs la destination suivante, dans le parc national de Banff, que nous avons passé une nuit supplémentaire dans le camping de Protection Mountain au niveau de Lake Louise, pour profiter du lac du même nom mais aussi des nombreux attraits que propose le secteur.

Au menu donc : un saut au lac Morraine, du canöé au petit matin sur le lac Louise, une ascension sur les hauteurs surplombant le lac Peyto (et d’où on peut prendre des photos sans Japonais dans le champ) , la Icefield Parkway et un arrêt impressionnant au pied du Columbia Icefield, englobant lui-même le glacier Athabasca - un monstre ayant perdu tout de même 60% de son volume en 160 ans…

On campera au Honey Moon Campground, face à un lac où un fera trempette dans de l’eau glaciaire, puis on repartira le lendemain pour explorer cette fois-ci Jasper National Park, en commençant par les chutes Athabasca : on a trouvé plus puissant que celles de Saint-Ursule au Québec, qui nous avaient pourtant époustouflées !

La suite passant par le village de Jasper, le lac Medicine ou encore le lac Maligne où nous nous laisserons tenter cette fois ci par une excursion en kayak biplace et un panorama sur les montagnes à couper le souffle !

Voilà voilà où nous en sommes, nous avons pris la Yellowhead Highway jusqu’à la jonction avec la 37 pour remonter vers le Yukon et l’Alaska, et en moins de 500 km, nous avons vu 8 ours à l’orée des bois, voire au beau milieu de route, ce qui n’est qu’un avant goût de ce qui nous attend dans peu de temps…

Let’s Move To North America.

The Coastal Way

Hi folks what’s up !

Fresno c’est terminé pour nous après trois nuits de motel et quelques 350 $ de réparations sur le camion, mais bon c’est le prix pour pouvoir continuer la route !

Et quelle route incroyable encore une fois… En direction vers la côte pacifique, nous avons pu mettre les pieds dans l’eau la première fois au niveau de Cambria, notre point de départ pour arpenter la célébrissimme Highway One, longue de quelques 870 km entre Los Angeles et le Nord de San Francisco…

C’est un réel sentiment de liberté et un véritable accomplissement, quand on regarde en arrière et qu’on se dit : “Ok on était à Montréal sur les rives du Saint Laurent fin Mai…”. Aujourd’hui on vous avoue qu’on a presque du mal à se remémorer où nous étions et ce que l’on a vu il y a une semaine tant les paysages sont admirables et se bousculent dans nos têtes… Mais remettons de l’ordre sur ce blog maintenant.

Cambria donc, mignon petit village de la côte pacifique où commencera pour nous cette épopée côtière. L’océan Pacifique, bien que celà reste de l’eau, a une aura particulière qui ne laisse aucun doute : on ne peut pas être ailleurs sur le globe… L’eau est froide, les rouleaux frappent la côte déchiquetée par les marées et le vent, les vagues sont parfaites et les surfeurs s’en donnent à coeur-joie. On aura pas le courage cette fois de s’immerger car à 13°C, on a émit quelques réserves… :D

L’objectif est simple, remonter cette route vers San Francisco en profitant de chaque point de vue qui nous est agréable… Nicolas Bouvier écrivait “Le luxe du voyage, c’est sa lenteur”. C’est donc sur ce précepte que nous avons parcouru la highway, en hallucinant sur les éléphants de mer, la côte majestueuse de Big Sur ou encore la crique la plus paradisiaque jamais aperçue : la Waterfall Creek dans le Julia Pfeiffer Burns Memorial State Park.

On fera même un incursion sur des chemins de rando menant au bas des falaises de la côte, chemins infestés de serpents et autres lézards qui nous aurons fait sursauté quelques fois !

La suite s’est déroulée sur cette même route, après une pause sauvage “Je dors dans le van au milieu de la banlieue de Santa Cruz” et une petite visite dans ces villages cliché qu’on voit dans les séries : café central où les jeunes se réunissent, jetée en bois sous laquelle certains picolent et d’autres surfent… :D En remontant vers l’intriguante San Francisco, on a pas pu s’empêcher de faire un arrêt plage et décider de se baigner dans les rouleaux froids du pacifique !

Bon on a fait ça bien, on a fait ça vite… L’eau est vraiment très froide (tu comprends pourquoi les surfeurs sont en combinaison intégrale), mais le décor est majestueux : immenses falaises et otaries curieuses qui font trempête avec toi… Sur la plage on s’est approchés tellement près qu’on aurait pu les caresser, mais comme le disent les marshalls, “Keep the wildlife wild”, on lui a donc pas lancé le ballon pour qu’elle nous fasse son numéro… Il est bon de noter que c’est un pur bonheur d’être sur une plage paradisiaque absolument seuls au monde, un privilège qui change de nos plages françaises…

Puis enfin San Francisco, cette ville animant tant de passions et d’histoires en tout genres. Un premier contact par la highway puis une arrivée brutale en centre ville, où un nombre incalculable de sans-abris arpentent les rues… Nous avions réservé une chambre à la dernière minute dans un hostel aux commentaires douteux et pour le moins inquiétants mais bon, on en a vu d’autres…

Après deux heures de galère à monter et descendre les rues pentues pour garer le van, on a pas trouvé mieux en centre ville qu’un parking à ciel-ouvert nous chargeant 50$ pour 24h, soit un gros pactole pour les deux jours et demi passés sur place… Enfin nous arrivons à l’auberge et la chambre, très proche de la réception, nous paraît convenable pour le prix et l’emplacement central, sur Union Square. C’est à la nuit tombée que les commentaires trouvés sur les forums prendront leur sens, deux nuits atroces où le gérant règle ses comptes au téléphone en gueulant devant la porte de la chambre :D On reviendra pas :D

Sinon San Francisco est une ville géniale, une touche de Paris, une touche de New York et une zénitude à la californienne qui est incomparable. On ressent dans tous les quartiers un bouillonnement culturel, de Chinatown (une communauté aussi importante que celle de NYC et Vancouver) au SoMa et de North Beach à la Marina, les gens se mélangent tout en conservant l’identité de chaque quartier…

C’est néanmoins avec plaisir que nous quitterons cette ville pourtant fabuleuse pour retrouver la nature et les grands espaces auxquels nous nous sommes habitués avec le temps… Nous avons donc mis le cap sur la Napa Valley, cette région emblématique pour ses domaines viticoles sans précédant, offrant des points de vue originaux sur des demeures scandaleuses entourées de vignes, de montagnes et de forêts aux senteurs prononcées. En bon français nous ferons même une petite dégustation qui nous a “absolument étonné” et qui déboulera sur un achat impulsif d’une bonne bouteille qu’on débouchera une fois en Alaska, un vin qui aura alors lui aussi voyagé.

On rejoindra ensuite la vallée de Sonoma, elle aussi réputée pour ses vignobles, avant de repartir sur la portion Nord de la Highway One, et d’arriver sur sa fin dans le Redwoods National Park, un parc abritant des Sequoia Redwoods atteignant des hauteurs vertigineuses de plus de 100 mètres ! Autant vous dire qu’au sein d’une telle forêt, on s’est sentis tout petits et humbles face à mère nature, qui nous offre en spectable ces immenses spécimens de plus de 2000 ans…

Voilà ce qu’il en est à ce jour, nous avons ensuite quitté la Californie pour l’Oregon en longeant la côte par la route 101, qui offre des panoramas à la hauteur de la Highway One mais dans un paysage brumeux et raffraichissant qui nous ont fait oubllier les 45°C de la vallée de la mort et qui nous laisse fortement présager que nous nous rapprochons de l’Ouest Canadien…

Dès demain nous serons donc dans l’état de Washington afin de découvrir les merveilles du parc national d’Olympic.

Let’s Move To North America.

PS : Merci pour les commentaires laissés sur le blog ça fait vraiment plaisir !