Sur les traces de la Haute Route…

La Haute-Route : Chamonix - Zermatt par la voie Alpine, 180km aux pieds de 10 des 12 plus hauts sommets des Alpes. C’est sur ce thème que nous avons voulu organiser notre week-end de Paques, non pas que nous ayons eu pour ambition de réaliser cette course en 3 jours (ce qui est impossible car il faut en compter au moins 5 en ski), mais nous voulions profiter de ce temps libre pour visiter ces sites emblématiques qui ont grandement contribués à la renommée de l’Alpinisme : Chamonix et son Mont Blanc, Zermatt et le Matterhorn (Cervin de son français).

Au départ de Grenoble, c’est en à peine deux heures que nous avons pu rallier Chamonix-Mont Blanc, via l’autoroute passant par Albertville puis la route de montagne traversant Megève et Saint Gervais. L’arrivée sur Chamonix est tout simplement hallucinante, déjà aux alentours de Saint Gervais le Mont-Blanc laisse apparaître quelques facettes qu’il est possible d’apercevoir au détour de quelques épingles, mais ce n’est qu’en arrivant sous l’imposante langue de glace du glacier de Bossons que l’on mesure toute la majestuosité du lieu !

L’atmosphère ‘Haute Montagne’ ne peut pas mieux s’en dégager qu’à cette arrivée dans la vallée, tant il est surprenant de voir d’aussi près un glacier alors que vous n’avez pas vu l’ombre d’une trace même de neige depuis Grenoble en cette fin de mois d’Avril…

L’objectif du jour était simple, vu que nous n’étions pas là pour très longtemps, visiter à la fois le village de Chamonix et avoir un aperçu d’au moins un des joyaux touristiques (et accessible) qu’offre le site : La mer de glace par le train de Montenvers ou le panorama hors-normes sur les glaciers depuis l’aiguille du midi…

Nous retiendrons la première option, l’aiguille du midi étant empêtrée dans les nuages jusqu’au soir tard, voir le lendemain ! Qu’à cela ne tienne, nous reviendrons admirer ça une prochaine fois, quitte à monter à pieds…

Le train du Montenvers est un train à crémaillère électrique dont la ligne fut inaugurée au début du 20 siècle, et qui permet de relier Chamonix au Montenvers, un point de vue sur la mer de glace situé à 1913 mètres d’altitude. Le trajet est rapide, environ 20mn et vous permet d’accéder à un panorama magnifique. Comme la plupart des glaciers dans le monde, la mer de glace a perdu de sa longueur et de son épaisseur (les photos d’archive sont hallucinantes), mais la visite en vaut la chandelle et si vous en avez l’envie, vous pourrez rejoindre une grotte de glace creusée et entretenue dans la langue du monstre depuis des années.

Ce qu’on a préféré c’est ce sentier vers les refuges de haute montagne donnant un point de vue plus en profondeur sur la vallée et surtout à l’écart de la horde de touristes venant visiter le coin en veste en cuir et talons aiguilles… Ça nous vaudra d’ailleurs d’assister aux premières loges à une intervention héliportée de la sécurité civile, une dame s’étant cassé la cheville sur le sentier descendant à la grotte…

Le soir on continuera la visite dans Chamonix, le village étant particulièrement animé en ce Samedi ensoleillé, et nous nous rendrons chez nos hôtes, Dugan et Katie, un charmant couple anglophone que l’on a rencontré via le site airbnb, une expérience qu’on conseille définitivement, surtout lorsqu’on tombe sur des gens aussi adorables et en phase avec la vie qu’ils mènent, bref un vrai plaisir !

Après un resto savoyard et un gros dodo dans un charmant chalet, c’est direction la Suisse et le village de Zermatt pour cette journée dominicale sous le signe d’un autre symbole de l’alpinisme : le Matterhorn/Cervin.

Journée en mode hors la loi car sur la route passant par le col de la Forclaz, Marine s’aperçoit qu’elle a laissé toute pièce d’identité à la maison… Arrivés à la frontière Suisse, pas l’ombre d’un douanier pour nous contrôler ce qui nous arrange plutôt pas mal mais qui nous pose encore plus en hors la loi puisque nous ne pouvons pas acheter la fameuse vignette permettant d’emprunter les autoroutes suisses… C’est vraiment pas de bol ! :D

Quoi qu’il en soit on continue notre chemin par Martigny et ses innombrables vignes en terrasse, ainsi que par Sion puis Randa, charmant petite village où nous élirons domicile au Matterhorn Golf Hotel, un hotel au style bavarois tenu par des suisses-italiens et où nous avons trouvé une chambre plus cheap qu’en auberge de jeunesse ! Surtout qu’un service de voiturier nous a même déposé gratuitement à Täsh, le terminal d’où nous devions prendre le train pour Zermatt.

Alors pourquoi le train ? Ben parce que Zermatt est une station de sports d’hiver sans voiture, où là aussi un service de taxi voiturette électrique te dépose à ton hôtel grand luxe, sinon tu peux toujours utiliser tes pieds comme nous l’avons fait ! :D

Outre l’opulence de ces deux stations emblématiques arborant de nombreuses boutiques de luxe pour touristes fortunés, il faut avouer que le patrimoine est néanmoins bien présent, et il est possible de faire abstraction du côté superficiel en se concentrant sur la nature environnante, d’une opulence elle aussi majestueuse…

Sur ces deux jours, nous avons eu une chance monstre au niveau de la météo, tant sur la mer de glace que lors de cette session sur Zermatt, ou d’entrée de jeu nous avons eu une vue sur le Cervin dans son plus bel écrin :

La suite de la journée, nous l’avons passé sur deux itinéraires différents : Marine sur la Matterhorn Trail traversant de sublimes petits villages suisses encastrés dans la montagne, et moi me rendant au Matterhorn Glacier Paradise, un point de vue panoramique sur le Cervin et les glaciers environnants à quelques 3883 mètres d’altitude !

Marine a eu plus de mérite que moi, étant monté en télécabine (je laisse l’ascension d’un pic à 3883m en partant à 14h à de vrais alpinistes :D), pour rallier mon point de chute. Malheureusement le temps se gate en milieu d’après midi et même si j’arrive à avoir de superbes clichés lors de l’ascension, l’arrivée au sommet se fait dans les nuages au beau milieu d’une neige glacée, par -10°C alors qu’un bon 25°C m’attend à Zermatt…

L’accès au sommet après la dernière télécabine se fait par un ascenseur puis un escalier où le rythme cardiaque s’accélère, le souffle diminue et le tête tourne beaucoup, le manque d’oxygène se faisant ressentir d’un coup brutal ! Bon il est compréhensible que prendre 2300 mètres de dénivelé positif en moins de 30 minutes n’est pas très conseillé, et c’est d’ailleurs assez marrant de voir les rares touristes tentant l’aventure, essouflés comme des boeufs après les quelques marches arrivant à la plateforme sommitale !

La journée passe à vitesse grand V et il est déjà temps de rentrer après une bonne nuit de repose, en ce Lundi, par la même route qu’à l’allé, en faisant des haltes de-ci de-là notamment au col des montets dans la réserve naturelle des aiguilles rouges, où un panorama sur le glacier du Tour s’offre à nos yeux…

On fera aussi une halte à Saint Gervais puis Saint Nicolas de Véroce, où le charme des villages alpins a gardé de son âme mais où la météo se gate malheureusement aussi vite qu’on prenne le temps de se retourner !

Voila pour ce récit sur les traces de la Haute-Route, un jour peut être nous l’arpenterons en vrai, mais ça c’est une autre histoire…

Let’s Hike The Haute Route…

PS : On a gardé les bonnes habitudes du pvt et ainsi mis en ligne les photos du séjour, c’est ici que ça se passe !

Post-Winter Post !

Le dernier post date du… 17 novembre ! Comme d’habitude, mais là on voit que le retour en France est bien amorcé, nous n’avons que très peu mis à jour ce blog hormis les petites pages concernant la bibliographie du voyage et la logistique déployée lors du roadtrip.

Effectivement l’hiver a été un poil long sur Grenoble, et autant vous dire qu’on en a pas profité énormément, surtout question sport de glisse, tant les conditions ont été catastrophiques ! Pas de gros freeride dans les Alpes pour cette année, il fallait aimer la piste, voire la glace, pour s’adonner à la descente sur lattes en bois…

Bon ce qui est sympa en étant sur Grenoble, c’est quand tu poses un jour de RTT pour aller rider lorsque les conditions sont idéales en montagne, et ça a été le cas lors de la coupe du monde de slalom féminin à Courchevel, en Décembre dernier.

Une bonne heure et demie de voiture au départ de Grenoble et nous voilà donc sur un des plus beaux domaines skiables qu’il m’ait été donné de skier. C’est tout simplement immense et même sans prendre un forfait connectant plusieurs domaines, il est rare de retomber plein de fois sur les mêmes pistes, ce qui est agréable… Adepte des Pyrénées avant tout, j’avoue que la station est incomparable avec Piau, La Mongie, Baqueira ou même GranValira, ici la clientèle est internationale et assez aisée, et pourtant le forfait ne fait pas partie des plus dispendieux des Alpes, l’hébergement par contre… Le jour de cette finale, c’est quelques 18000 personnes qui s’étaient données rendez-vous sur place, le forfait étant à 10€ pour l’occasion : magique !

L’hiver ayant été pourri on manque de points de comparaison, même avec le Canada car nous n’avions skié qu’au mont Saint-Bruno à proximité de Montréal… Si seulement nous avions été dans l’Ouest en hiver… Une prochaine fois !

Au lieu de ça, on a progressé en escalade (en salle pour le moment) et les beaux jours (plus de 25°C en journée) qui reviennent nous ont poussé à la rando aussi bien en vtt qu’à pieds.

En vrac nous avons fait une session au col de porte dans le massif de la chartreuse, où en Janvier déjà on pouvait monter sans raquettes, toujours aux portes de Grenoble :

Nous avons aussi pu assister par tout hasard et lors d’une visite familiale, au Carnaval Vénitien d’Annecy, en visitant la ville et en contournant son magnifique lac situé dans son écrin de montagnes et ses charmants villages environnants.

D’ailleurs on recommande vraiment Annecy car on a trouvé ça sympa, même en dehors du carnaval et de son attrait touristique, la vieille ville avec ses canaux et ses maisons colorées représente assez bien l’architecture locale, qu’on peut retrouver sur quelques façades Grenobloises mais sans le côté Haussmannien du centre ville.

Quoi d’autre, nous avons profité récemment du massif de Belledonne ainsi que du Vercors, où nous sommes montés le jour de chassé-croisé de retour de vacances de Février, et nous avons pu malheureusement constater à quel point la vallée de Grenoble est polluée de temps à autre, mais spécialement cette semaine ci, l’image ci-dessous parlant d’elle même :

C’est assez désolant se trouver dans un cadre aussi idyllique que cette intersection entre les trois massifs, et de constater à quel point un tel endroit puisse se retrouver pollué autant par le trafic autoroutier…

Bref, nous n’avons pas eu de telle journée à nouveau et nous avons récemment décidé d’arpenter les rives d’un grand classique Isèro-Grenoblois : le lac du Monteynard. A quelques 35mn de Grenoble, ce lac de artificiel de barrage s’étend sur 20km et reste un haut lieu des activités nautiques comme la planche à voile ou le kite-surf. Bon en avril on a pas vu grand monde s’y baigner, mais on était pas là pour ça, on avait fait le déplacement pour : un, le pique nique dominical; deux, randonner au flanc du lac; et trois, traverser la passerelle de l’Ebron, une des deux passerelles himalayennes présentes sur le site :

Les hauteurs sont vertigineuses, entre 45 et 85m au dessus du vide, et vu le niveau du lac le week-end dernier, on pencherait plus pour les 80m !

C’est un peu comme si vous traversiez la passerelle des chutes de Montmorency 2/3 fois et au dessus du vide ! Une expérience sympathique qu’on retentera peut être à la belle saison, le coin étant déjà très fréquenté en ce début de printemps !

Voilà pour les quelques news de ces contrées Alpines, le weekend de Paques est déjà là et nous nous apprêtons à mettre les voiles sur Chamonix, la mer de glace, mais aussi la Suisse et le fameux village de Zermatt, aux pieds du mythique mont Matterhorn, Cervin de son appellation française… Une aventure aux extrémités de la Haute route…

Let’s Move To North America. (Plus vraiment mais on y reviendra… :D)

Transitions

Alors là on craint vraiment beaucoup !

Plus de deux mois se sont passés depuis notre retour au pays du fromage et pas une ligne ni de nouvelles écrites dans ce blog ! Alors pourquoi ?

Parce que l’excitation n’est pas la même pour écrire on vous l’avoue (même si on y prend plaisir), et surtout parce que la retour en France demande énormément d’énergie et de temps, bien plus que lors de notre départ pour Montréal. Et oui il faut se rendre à l’évidence, on part avec un peu d’argent de côté, prêts à découvrir le monde et une nouvelle culture, un nouveau mode de vie, et on rentre la tête dans le guidon, les caisses un peu plus vides et avec les incertitudes du départ, qui elles, ne vous ont pas quitté !

Pour corser le tout, on est rentrés de Whitehorse par Montréal vers le sud de la France, puis on a émigré vers les Alpes et Grenoble, une ville jusqu’alors inconnue sur tous les plans pour nous deux. Nouvelle formation pour Marine, nouveau boulot pour moi, une réinsertion administrative et fiscale oh combien compliquée dans ce pays tant aimé (on remercie d’ailleurs le Québec pour nous avoir prouvé qu’une administration efficace n’est pas une utopie), un déménagement tardif et une prise de marques tranquille nous donnent aujourd’hui l’occasion d’écrire ici même, ça nous avait manqué !

Bon on arrête de se justifier et on donne des nouvelles comme promis ! D’abord un bref retour sur le voyage, oui oui, ce roadtrip sur lequel on a encore du mal à prendre du recul : si on devait donner un seul conseil ce serait certainement faites-le, on avait pas réellement de points précis à la base dans lesquels on voulait aller, mais avec une bonne bibliographie dans le van, un peu de temps devant nous et la volonté de découvrir nous avons fait ça :


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A l’échelle de l’Europe ca fait un bout de chemin et un énorme budget carburant, mais c’est une aventure qui le valait bien ! Alors on fera quoi sur ce blog pour commenter ce voyage en plus des posts qu’on a pu laisser, déjà établir la bibliographie qui nous a servi aussi bien au Canada durant nos pérégrinations multi-saison, mais aussi celle qui nous a accompagné sur la route tout au long du voyage. On va aussi essayer de monter des petits films pour revenir sur les endroits que nous avons traversé et visité, mais petit à petit car comme vous le savez, ca prend un temps fou… Quoi de plus, certainement mettre à jour les albums Picasa avec les photos oubliées sur le caméscope, et oui on en a presque un petit millier qu’on avait oublié de sauvegarder ’shame on us’, et enfin… Ben voilà on va commencer par ça c’est pas mal !

Sinon Grenoble, que dire… Une ville au confluent de trois vallées, encerclée par le massif de la Chartreuse au Nord, le Vercors à l’Ouest et le massif de Belledonne au Sud-Est, une ville charmante en son centre mais très vite catastrophique architecturalement parlant, le centre pseudo-Hausmannien laissant rapidement sa place aux barres d’immeubles des années 70, heureusement au bout de chaque rue la vue sur les montagnes rattrape le coup, et ça permet de respirer !

Bon gros avantage c’est qu’en 30mn on est en montagne au dessus de 1500 mètres, donc on aura un accès privilégié aux stations de ski ! La proximité de la montagne nous a aussi donné envie de nous mettre à l’escalade, c’est donc tout récemment que nous avons pris nos marques à l’espace vertical, une salle de Grenoble non loin de chez nous qui nous permet de nous initier tranquillement à la grimpe en intérieur, avant d’attaquer de belle parois naturelles la belle saison retrouvée… Qui vivra verra !

Voilou voilou, pour l’instant on profite du secteur lorsque le climat le permet, car c’est peu de dire qu’il est capricieux dans le coin, et on randonne tant qu’on le peut dans le massif de Belledonne, le Dévoluy et plus récemment le Vercors et sa vue imprenable sur les cimes enneigées et le mont blanc… Legendary !

On termine avec quelques photos qui n’annoncent que du bon :

Le col de la croix haute près du Dévoluy

Les grottes de Choranche

Le vercors

La vue sur Belledonne

Et le Mont Blanc !

Let’s Move To The French Alps !