One year before leaving : European trip n°3 / Italy-Sicily roadtrip (August 2008)

Posted by Julien on April 26, 2009 at 9:46 pm.

Alors voilà pour faire le plein d’Europe avant notre départ au Canada (qui implique une bonne diète de vacances courant 2009 pour économiser des pépètes), on s’était dit qu’on allait faire un road trip au sac à dos à travers l’Italie pendant une vingtaine de jours en plein été 2008.


Après quelques recherches on s’est dit qu’on ajouterait bien une petite touche de Sicile au planning et au final on s’est retrouvé avec une grosse dose d’ïles éoliennes, de pas mal de Sicile, d’un zeste d’Italie et d’une pointe d’Espagne ! Un beau programme qu’on aura étalé sur 18 jours très exactement, au départ de Toulouse et retour de Llança, non loin de Gérone.

On commencera notre périple directement à Toulouse, en loupant le train de 5h30 du matin qui nous emmenait pour une correspondance à Narbonne, mais qui avait du retard et qui ne s’est pas annoncé avant d’entrer en gare ! Merci ! Après une explication auprès des agents de la SNCF, on prendra gratuitement un autre train qui nous fera arriver à temps pour prendre notre prochaine correspondance à Narbonne, en direction de Port Bou, en Espagne. Seulement voila, le train prend du retard et alors que nous croyons arriver à l’heure pour prendre notre ultime correspondance allant de Port Bou à Girona, un double contrôle de police aux frontières nous la fait louper de peu, et nous resterons volontairement dans ce train allant à Alicante mais passant par Girona pour rallier notre destination, après une petite discussion d’un espagnol incertain avec le contrôleur du train. Enfin tout ça pour dire qu’un Toulouse Girona met 3h en voiture, et plus de 6h en train vu le nombre de correspondances et le fait qu’il faille changer d’essieu entre nos deux pays…

Arrivés à Girona, on prendra la navette pour ralier l’aéroport et attendre notre avion à destination de… Roma Ciampino !
On décollera à l’heure prévue avec un équipage super sympa et un steward un peu taré n’arretant pas de blaguer dans toutes les langues à tout bout de champ. On aura même droit à un atterrissage à la super cow boy du far west tellement l’avion a rebondi sur la piste tellement que les gens ont applaudi puis retenu leur souffle tellement on s’est pissé dessus et remercié qui de droit pour être encore en vie :) !!!

Bon et puis jamais deux galères sans une troisième, à peine arrivés à l’auberge dans le quartier de Central Termini que la gérante nous dit que notre chambre a été prise par d’autres personnes (même si on avait réservé) mais qu’elle a un super plan à nous montrer pour le même prix et les mêmes prestations. Bon honnêtement, on a un peu douté avant de monter en Fiat 500 avec elle, les backpacks rentrant à peine dans la voiture et ne connaissant pas la demoiselle… :D Mais finalement super bonne surprise, elle nous emmènera dans un B&B assez classe, avec chambre privée climatisée dans le quartier du Vatican, bref, un peu le must comparé à notre auberge de base à 20€ la nuit (là c’était 150 la nuit…)

C’est à partir de là que commence vraiment la découverte de l’Italie et de sa capitale, Rome. Probablement l’une des plus belles villes qu’il m’a été donné de visiter. L’architecture, l’effervescence qui y règne, le bruit, les odeurs qui se dégagent de chaque boutique artisanale, mais aussi et surtout le charme de la langue italienne, font que l’endroit est vraiment magique et qu’on s’y sent vraiment bien. Pour notre séjour à Rome, nous n’avions prévu que 3 jours, et c’est vraiment vraiment trop court tant la ville à offrir ne serait-ce que du point de vue du patrimoine. Pour ne pas abuser du budget et profiter un maximum de la ville, nous ne nous étendrons pas dans les visites payantes au sein des églises et des musées en tout genre, et nous nous concentrerons sur une vue globale de la ville, en explorant à pieds et en métro ses différents quartiers.

On commencera donc par le quartier du Vatican et la place St Pierre (étant situés à 2 rues du site), pour enchainer par la suite dans d’autres endroits comme le centre historique, le ghetto juif ou encore le quartier de Trastevere, pour ma part le meilleur quartier de la ville tant il est agréable à visiter. Je ne vous refait pas toute la visite car elle les va-viens incéssants au sein de la ville font qu’aujourd’hui j’ai un peu du mal à être chronologique.

Au bout de nos trois jours sur place et après avoir rendu nos clés à l’aubergiste :), direction Central Termini pour prendre un train qui nous emmènera cette fois ci à Salerno, sur la côte Almafitaine, à environ 30 minutes de Naples. On rejoint là bas Sophie, une amie qui vit en collocation durant un stage de 4 mois, et qui est en vacances durant notre séjour. Inutile de dire que la journée passée à Salerne fut très courte, en raison d’une énorme soirée qui n’a pas fini avant le levé du jour et en présence des colocataires et de leurs amis italiens d’ici et d’ailleurs, vraiment adorables et pleins de vie, des gens entiers.

Néanmoins, on sera un peu déçu par la ville en elle même, la côte Almafitaine ayant apparement beaucoup plus de choses à dévoiler que ce que nous avons pu voir de ce port de commerce, encaissé entre la mer et les montagnes, un poil oppressant en plein été (cependant on est d’accord qu’un jour c’est trop court). Salerne, ce sera aussi notre point de départ pour la Sicile et les îles éoliennes, et c’est vers minuit que nous embarquerons pour une traversée dans un énorme ferry à destination de Messine, face à Reggio di Calabria.


Après une nuit agitée sur ‘le pont’ (comprendre des banquettes en face du bar du bateau où les gens qui n’ont pas de cabine viennent squatter pour dormir), on débarquera à Messine vers 9h du mat’ pour se diriger au guichet ‘Usticalines’ afin de prendre le premier Aliscafo en direction de Vulcano, notre première étape dans les îles éoliennes. Le bateau ne partira pas avant 15h, ce qui nous laissera le temps de nous balader dans Messine et de monter sur les hauteurs admirer le détroit de Calabre.

Le premier contact avec la Sicile est super contrasté, c’est sale, bruyant et vraiment pittoresque en comparaison avec Rome et un peu moins avec Salerne (après on manque de point de comparaison et l’Italie du nord est complètement différente apparemment), mais c’est vraiment ce qui fait le charme du lieu, si bien qu’on y soit sensible (après les goûts et les couleurs…).

Premier contact aussi avec l’aliscafo, ce bateau-bus équipé d’ailerons latéraux qui font que le bateau se soulève avec la vitesse et flotte au dessus de l’eau. Résultat : le temps de trajet par rapport à un ferry standard est divisé par deux, le prix du billet par contre ne l’est pas :).

16h30 : Arrivée sur la première île de l’archipel éolien, Vulcano. Comme son nom l’indique, Vulcano est constitué en grande partie d’un volcan réputé pour faire partie des plus dangereux au monde car visible comme un volcan éteint mais bel et bien en activité. De plus, la pluie de touriste s’abattant sur l’île durant la saison estivale rendrait l’évacuation extrêmement compliquée en cas d’éruption inopinée. Hormis l’ascension du volcan jusqu’au cratère qui restera vraiment gravé dans ma mémoire, cette île aura été une bonne déception, en raison de sa fréquentation beaucoup trop touristique, de ses bars à bronzés fashion (avec musique à bloc sur la plage) et de l’odeur nauséabonde due aux vapeurs de souffre se dégageant du sol volcanique à proximité de notre point de chute. C’est assez bien résumé et on s’empressera de repartir le jour d’après pour l’île de Lipari, réputée pour être le chef lieu de l’archipel mais aussi car étant la plus grosse île de ce dernier ainsi que la plus peuplée.

Le trajet vers Lipari se fera toujours en Aliscafo, et on arrivera en peu de temps au port de la ville de Lipari en fin d’après midi, parfait pour nous laisser le temps trouver un endroit où rester pour la nuit. Même si elle est beaucoup fréquentée par les touristes l’été, la ville de Lipari est vraiment super, avec ses minuscules ruelles jonchées de part et d’autres de la rue centrale et son animation incessante (bars, marchands de fruits ambulants, petits commerces).

On se baladera jusqu’en début de soirée dans la ville puis on décidera de prendre un bus pour se rendre sur la plage de Canneto, à quelques kilomètres de là. C’est là bas qu’on passera la nuit à la belle étoile, dans un coin à l’écart des regards mais pas loin de la civilisation.

Un truc super important à savoir quand on est dans les îles éoliennes, c’est qu’il n’y a aucune source d’eau potable, inutile donc de chercher un ruisseau où remplir sa gourde comme on le ferait en randonnée, faut juste être prévoyant et se promener avec suffisamment d’eau potable pour boire et cuisiner en autonomie (ce qui limite quand même beaucoup les excursions hors sentiers battus et le camping sauvage vu qu’il fait quand même 40°C au soleil et qu’on se situe sur des îles volcaniques…).

Le lendemain, après un levé du soleil et un petit déjeuner sur la plage aux alentours de 6h du matin, on fera un petit plouf dans la mer vide s’offrant devant nos yeux, puis on regagnera la ville de Lipari afin de louer un scooter à la journée et ainsi profiter de l’intégralité de l’île et de ses secrets. Et quelle bonne idée d’avoir à disposition un véhicule sur ce relief très montagneux !!! Le deux roues nous permettra de nous promener sur les petites routes de l’île, de s’enfoncer sans crainte sur les sentiers non indiqués sur les cartes afin de rejoindre les coins les plus reculés de l’île.

On essayera ainsi de laisser le scooter sur le bord d’un sentier afin d’essayer de gagner à pieds une crique paradisiaque qu’on voyait du haut de la route. On n’aboutira malheureusement pas à ce petit paradis, bloqués après une demie-heure marche sur un sentier abrupt au beau milieu d’une terrasse d’oliviers absolument magnifique. On comprendra vite que la plupart des criques ne sont accessibles qu’en bateau, ce qui est bien dommage et qui réserve ce plaisir à quelques privilégiés !

On continuera notre tour de l’île tout le long de la journée et on s’arrêtera au grès de nos envies sur ce territoire qui constitue encore aujourd’hui un véritable coup de cœur, tant pour le côté naturel du lieu que pour ses petits villages perchés et leurs maisons aux murs blancs, ou encore la mer et ses fonds turquoises ou bleu sombre… On rentrera en fin d’après midi sur Lipari pour rendre le scooter et récupérer nos backpacks, avant de prendre un nouveau ticket d’aliscafo en direction d’une autre île de l’archipel, Salina.

Petit trajet d’environ 20 mn pour rallier l’île depuis Lipari, et arriver directement dans le port de Santa Marina Salina, aux alentours de 19h. Il faut donc faire vite pour trouver l’endroit où nous passerons la nuit avant le couché du soleil, le repérage étant assez compromis à la tombée de la nuit. Le gros hic de l’île de Salina pour les backpackers c’est que ses plages sont ornées d’énormes galets et qu’il est impossible d’y planter la moindre tente, ni d’y poser sa serviette pour y passer la nuit à la belle… On prendra donc le premier bus qui passe en direction de Lingua, un petit village situé au Sud-Est de l’île. Ca n’aura pas forcément été une bonne idée vu que la plage offre aussi d’énormes galets et que le village est coincé entre la mer d’un côté et les pentes abruptes de la paroi d’un volcan maintenant éteint. On choisira donc par défaut de planter la tente à côté d’un ancien marais salant, situé entre la plage et la montagne mais aussi non loin de la promenade touristique du village, de laquelle on entendra sa super soirée karaoké en italien jusqu’en milieu de nuit :). Cette nuit fut d’ailleurs très courte en raison du bruit mais aussi de la chaleur de la nuit et de l’humidité se dégageant du marais à proximité. De plus, au réveil on percutera qu’on avait attaché un tendeur de la tente à un buisson qui servait en quelque sorte de nid de guêpe (d’ailleurs on aura appris que monter la tente à la frontale en pleine nuit noire c’est pas évident)…

On prendra au réveil un petit déjeuner sur le front de mer en goûtant une des spécialités du coin, le granité, sorte de mélange de fruits frais et de glace pilée, vraiment excellent et très rafraichissant (attention on est très loin des agua lemon servis sur la côte atlantique dans leur verres en plastique, ici c’est du pur artisanal). Suite à cette pause fraîcheur, on prendra de nouveau un bus pour rejoindre Santa Marina Salina, d’où nous entamerons des négociations pour pouvoir louer un scooter à la demie-journée et ainsi parcourir l’île. On se retrouvera avec un Peugeot Squab 50cm3 un peu usé mais qui fera l’affaire sur les routes sinueuses de l’île où nous ne roulerons pas à plus de 50km/h dans tous les cas. Notre petit roadtrip local nous amènera dans l’ensemble du reste des villages de l’île : Capo Faro, Malfa (d’où nous ferons une pause baignade dans une eau translucide), Pollara, Leni, Valdichiesa et pour finir en beauté Rinella.

Ce dernier est vraiment encastré entre la mer et la montagne et la vue offerte depuis ses parois est vraiment unique. En fin d’après-midi, on reprendra la route pour aller rendre le scooter, récupérer nos backpacks et reprendre un ticket en direction d’une autre île de l’archipel mais cette fois ci plus au nord, la mythique Stromboli. Cette journée ressemblait en tout point au programme de la précédente mais ca nous allait bien :) !!!

Cette fois-ci c’est une bonne heure de bateau qui nous attend pour rejoindre le port de Scari, sur l’île de Stromboli. On passera devant l’île de Panarea prendre les derniers touristes avant d’accoster aux pieds du volcan. L’eau est d’un vert émeraude très fonçé en raison des plages de sable noir (roche volcanique oblige) et des pentes abruptes se jetant profondément dans la mer, et les maisons du bord de mer avec leurs murs blancs et leurs volets bleu contrastent énormément le lieu.

Comme d’habitude, il faut trouver un lieu où passer la nuit avant que la nuit tombe… Et là difficulté supplémentaire, la saison touristique bat son plein et pour couronner le tout la ville n’est pas éclairée la nuit, donc pas évident de trouver son chemin (surtout qu’il y fait vraiment nuit noire, pas une trace de pollution lumineuse pour nous guider)… C’est là qu’on a béni d’avoir en poche le guide du routard car il nous a permis de trouver l’adresse d’une artiste locale hébergeant de temps à autre des touristes en mal de logement avec contre partie financière bien-entendu… Arrivés à sa porte, elle nous apprendra malheureusement qu’elle affiche complet, mais nous voyant en galère, elle appellera une amie à elle ilico pour nous trouver une chambre chez l’habitant, un ‘bon plan’ dont le tarif n’en est pas un puisqu’à 70 € la nuit pour deux personnes, on en a pas la même définition (malheureusement il n’y a pas de camping sur l’île et les locations affichent toutes le même tarif plancher pour une chambre, à savoir 70€ la nuit)…

Cependant, la population locale (hormis les riches propriétaires ayant un pied à terre) vit avec peu de moyens et fait le plein pendant l’été, donc on ne leur en voudra pas trop même si ça nous a fait mal au porte-feuille sur le moment (bon et puis faut dire qu’après trois nuit dehors sans douche ça fait quand même du bien).

Le lendemain, on profitera de notre temps pour se balader sur l’île et voir les différents quartiers, en faisant aussi une pause baignade face à Stromboliccio, un petit îlot classé comme réserve maritime et animale. En milieu d’après midi, on essaiera de réserver une place au sein d’une agence de guides (Magma Trek pour les citer) afin de réaliser l’ascension du volcan, à la tombée de la nuit. Malheureusement encore, les listes sont pleines presque dix jours à l’avance et l’ascension ne peut se faire qu’en présence d’un guide, et avec un quota de personnes maximum présentes au sommet du volcan, qui, je le rappelle, est actif et donne lieu à des éruptions de lave toutes les 20-30 minutes environ. On ne pouvait compter que sur un désistement de la part de touristes prévoyants pour faire partie de ces quotas, mais malheureusement encore ce sont deux autres personnes ayant tenté la même feinte que nous qui seront prioritaires car placés avant nous sur liste d’attente (non non vous ne rêvez pas) !

Peu importe, malgré cet échec, nous n’en resterons pas là et tenterons seuls l’ascension du volcan jusqu’à la limite légale des 400 mètres (contre 980 mètres pour le sommet du volcan) et nous passerons une partie de la soirée bouche bée, à observer de nuit les éruptions de lave jaillissant du cône du Stromboli ! Ces images resterons je le pense un des moments les plus marquant de ma vie, tant la proximité de la lave en fusion et de cette fontaine de feu nous font sentir si petits et impuissants face à la nature…

Le retour au village se fera en pleine nuit, et je vous jure que c’est vraiment pas évident de descendre les pentes d’un volcan à la frontale et sans bâton de marche pour vous retenir ou vous appuyer ! Après presque deux heures de descente et une belle frayeur causée par un chien errant qui nous suivait depuis des kilomètres (je revois encore le reflet de ses pupilles dans le noir et le bruit de son essoufflement à travers le maquis :)), nous rejoindrons enfin le village de Piscita, puis nous longerons la côte pour nous rendre à notre point de départ récupérer nos backpacks, trouver un endroit où dormir et repartir de plus belle le lendemain matin. Bon autant vous dire que trouver une chambre chez l’habitant à 23h c’est pas toujours évident, et le barman d’un restaurant encore ouvert nous ouvrira les portes d’une chambre de l’hotel attenant au restaurant, contre la modique somme encore une fois de 70€, mais cette fois-ci petit déjeuner inclus ! On ne le prendra pas d’ailleurs, étant à la bourre pour attrapper le ferry nous ramenant cette fois ci en Sicile, et plus exactement à Milazzo, étape terminant notre séjour dans les îles éoliennes.

Je passerai un peu plus vite sur le reste du voyage, la Sicile constituant un peu une déception comparée à l’émerveillement rencontré au cours de ce tour des îles éoliennes. Notre roadtrip nous emmènera de Milazzo à Taormine, petite ville perchée sur les falaises du front de mer et très connue pour son magnifique théâtre greco-romain placé face à l’Etna. Hormis cette curiosité, la ville possède un patrimoine certain mais l’ensemble est vraiment trop touristique et dénature vraiment le lieu (boutiques de luxe, restaurants hors de prix tout comme les hôtels).

On passera une nuit en auberge de jeunesse avant de reprendre le train en direction de Siracuse, à l’extrémité Sud-Est de la Sicile. L’avantage du train en Italie mais surtout en Sicile c’est qu’il est vraiment bon marché, et que les lignes de train sont souvent proches de la mer, ce qui permet d’admirer le paysage. Cependant, la vue offerte entre Taormine et Siracuse offre certainement un des pires spectacles qu’il m’a été donné de voir sur la côte méditerranée. En effet, le train passe à proximité de la ville d’Augusta, ville qui héberge une importante raffinerie de pétrole, mais qui délaisse aussi des vestiges des anciennes raffineries ainsi que des portes containers et pétroliers vides échoués dans la baie… Un paysage de désolation qui fait vraiment mal au cœur (c’est cependant un très bon sujet de photographie, encore faut-il avoir l’idée d’aller passer du temps dans le coin).

Siracuse est une ville très contrastée : un centre ville historique vraiment magnifique, située sur l’île d’Orthygie, et une ville absolument sans intérêt au niveau architectural, noyée dans les barres d’immeubles des années 60 et d’un cafarnaum de trafic ininterrompu. Nous resterons cependant deux nuits dans la ville, une dans un hotel de gare vraiment vraiment glauque mais pas cher, et une nuit dans une auberge de jeunesse flambant neuve, mais beaucoup plus chère. Cette deuxième nuit on l’explique du fait qu’on ait loupé le bus partant en direction de Palerme et qui n’y en ait pas avant le lendemain midi. En même temps ca fait du bien de se poser plus de deux nuits au même endroit quand on arrête pas de vadrouiller à droite à gauche avec un sac de 20 kg sur le dos…

Dernière étape de notre périple en Sicile, nous prendrons le bus pour rallier Palerme depuis Siracuse, et enfin prendre un train pour nous emmener dans la ville où se situe notre aéroport de retour, Trapani. Le trajet en bus dure environ 3h et celui en train environ 2h, ce qui nous occupera une bonne partie de la journée. Un peu déçus de ne pas être restés un peu plus à Palerme, tant la ville à l’air animée même si elle semble peu rassurante… Peu importe, notre arrivée sur Trapani se passe bien et après avoir frappé à la porte d’une petite pension familiale (merci encore le routard) qui affichait complète, on se rabat sur un autre hotel mais plus classe indiqué aussi sur notre précieux guide ! Cette fois-ci c’est calé pour deux nuits avant notre vol en direction de Gérone, d’où nous étions partis 15 jours plus tôt. Le centre historique de Trapani est vraiment agréable mais hormis les quelques ruelles qui le composent, il n’y a pas grand chose à voir ni visiter…

Un peu nostalgiques de notre séjour dans les îles éoliennes, on se renseignera au niveau du port de Trapani afin d’aller passer la journée qui suit dans les îles Egades, à quelques kilomètres à l’ouest de la côte. Notre ferry nous déposera le lendemain à Favignana, l’île la plus proche de l’archipel. Même si les eaux turquoises font rêver, la côte de l’île (pourtant classée comme réserve maritime depuis 1993) est vraiment sale, et nos promenades pour trouver un coin de tranquillité sur cette île s’avèreront vaines, tant les détritus longeant la côte et les constructions hasardeuses le long du front de mer dénaturent le coin et ses richesses.

Ce sentiment d’abandon se confirmera sur une plage de Trapani, plage jonchée de détritus délaissés là, sans que cela ne semble choquer personne, pas même les parents baignant leurs enfants dans cette eau à l’apparence propre… Ca aura été un sentiment récurrent en Sicile, l’impression de jouir d’un patrimoine culturel et naturel formidable mais un peu délaissé ou en tout cas très mal préservé pour pouvoir en exploiter les ressources grâce au tourisme. Cependant, je pense qu’il y a un vrai manque d’éducation (et certainement un manque de moyens) face à l’exercice d’une activité touristique et des manières de préserver les sites y étant soumis. Bref, on rentrera sur Trapani dans la soirée pour passer notre dernière nuit en Sicile avant le grand retour et on profitera pour boucler nos bagages avant la matinée.

Le lendemain midi, direction l’aéroport de Birgi dans la banlieue de Trapani d’où nous devons prendre notre avion de retour. Mauvaise surprise, notre prévoyance nous fait arriver dans un aéroport en chantier 4h en avance, et où aucune facilité n’est prévue pour palier à l’attente des voyageurs… Pas de bar, pas de snack, pas de duty free, que dale, juste un parking et une salle d’attente où grésille un néon à moitié en panne. C’est la première fois je crois qu’on attend l’avion du retour avec impatience :D !

L’arrivée à Gérone se fera tranquilement, même s’il a fallu attendre environ une heure pour récupérer nos bagages de l’avion… Nous rejoindrons ainsi Robert et Paula à environ une heure de Gérone, très exactement à Llança, sur la costa brava en Espagne. On passera donc deux jours en leur compagnie à faire la fiesta comme il se doit et à profiter du soleil et de la plage, avant de rentrer sur Toulouse en voiture (merci les parents !!!), complétement épuisés mais la tête remplie de souvenirs, si c’était à refaire je ne changerais rien, sauf peut être passer plus de temps dans les îles éoliennes… Un jour peut-être…

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